jeudi 21 janvier 2010

à propos des motifs décoratifs appliqués au vêtement

Malgré le goût que j'ai pour les symétries impeccables, pour les lignes parfaitements lissées, et même moi, qui passe parfois des semaines sur un principe décoratif jusqu'à en exprimer graphiquement le principe dans sa plus grande pureté, je porte, quant à mon habillement, assez peu d'intérêt aux tissus à motifs. Et lorsque je porte un tel tissus, ce n'est jamais dans la profusion. Les tout petits motifs surtout me semblent appropriés pour le vêtement. Mais surtout, dans cet usage vestimentaire, je laisse de côté quasiment toute exigence de perfection du dessin. Et j'aime alors peut-être encore mieux porter des motifs dont la conception linéaire ne présente aucun intérêt. Ce qui prend alors de l'importance, c'est évident, c'est la couleur, et elle est en quelque sorte parasitée par un dessin trop élaboré. Le dessin fruste est alors encore le meilleur.
La chose à comprendre, à propos de la recherche géométrique, c'est qu'elle se fait non pas dans le monde du visible mais dans celui de l'intelligible. Le motif parfait peut fort bien être dessiné de la façon la plus brouillonne. Et même, c'est un des gages de sa perfection qu'une esquisse parvienne à en donner l'entièreté du principe.
Le travail décoratif qui est le mien est donc par un certain aspect l'exploration d'une fracture. Cette fracture, c'est celle qui voit d'une part le dessin tel qu'il est matériellement (y compris celui exécuté sur l'ordinateur avec un logiciel aussi précis qu'AutoCad), et d'autre part laisse concevoir l'idée géométrique, dont le dessin particulier tente d'être l'expression la plus exacte... ce qui ne veut nullement dire qu'elle est plus précise point par point mais exprimée avec la plus grande exactitue.
(voir à ce propos la différence d'essence qu'il y a entre la précision et l'exactitude)